Citation du jour:

N'oubliez pas de faire un don. Nous avons besoin de votre aide en ces temps difficiles.Faire un don.

Santé - Sclérose en plaques : qu’est-ce que c’est ?

Source: PASSEPORTSANTÉ.NET

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune chronique qui touche le système nerveux central, c’est-à-dire le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière. Elle altère la transmission des influx nerveux.
Les symptômes, qui varient beaucoup d’une personne à l’autre, peuvent devenir très invalidants. La maladie peut en effet porter atteinte à pratiquement tous les organes : le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, la mémoire, la parole, etc.
La maladie est diagnostiquée la plupart du temps chez des personnes âgées de 20 ans à 40 ans.

Prévalence

On estime qu’en moyenne, 1 personne sur 1 000 en est atteinte. Au Canada, le taux serait parmi les plus élevés au monde (1/500), ce qui en fait la maladie neurologique chronique la plus répandue chez les jeunes adultes. Fait encore inexpliqué, il y a 2 fois plus de femmes que d’hommes atteints de sclérose en plaques.

Causes

La sclérose en plaques est une maladie complexe qui apparaît de façon inexpliquée. Les chercheurs croient qu’elle survient en présence d’une combinaison de facteurs de risque environnementaux, chez des personnes dont l’hérédité prédispose à la maladie (voir les sections Personnes à risque et Facteurs de risque). Une infection virale contractée durant l’enfance, comme le virus de la rougeole ou le virus Epstein-Barr, pourrait être impliquée.
Les changements biologiques à l’origine des symptômes sont, pour leur part, bien connus. La sclérose en plaques a été décrite pour la première fois en 1868 par le neurologue français Jean Martin Charcot. Elle doit son nom au fait qu’elle entraîne par endroits la destruction et le durcissement (sclérose) de la myéline. La myéline est une gaine qui entoure les fibres nerveuses. Elle a pour rôle de protéger ces fibres et d’accélérer la transmission des influx nerveux. Le système immunitaire des personnes atteintes détruirait la myéline en la considérant comme étrangère au corps. C'est la démyélinisation. Les influx sont alors plus lents ou complètement bloqués. Les parties du système nerveux touchées par la maladie sont nommées plaques.

Évolution

L’évolution de la sclérose en plaques est imprévisible. Chaque cas est unique. Ni le nombre de poussées, ni le type d’atteinte, ni l’âge du diagnostic ne permettent de prévoir ou d’envisager l’avenir de la personne qui en est atteinte. On distingue 3 formes de sclérose en plaques, selon la façon dont la maladie évolue dans le temps (voir l’encadré ci-dessous).
Toutes les personnes n’ont pas recours à une canne ni à un fauteuil roulant. Néanmoins, ils peuvent aider à ménager ses forces temporairement. Il faut savoir que l’espérance de vie des personnes atteintes de sclérose en plaques n’est pas réduite de façon significative.

Formes de la maladie

  • Forme cyclique rémittente. Dans 70 % à 80 % des cas, la personne sera d’abord atteinte de la forme cyclique rémittente. La maladie se manifeste alors par des poussées suivies de rémissions. Une poussée est définie comme une période de survenue ou d’aggravation des signes neurologiques durant au moins 24 h, séparée de la période précédente d’au moins 1 mois. Durant ces poussées, des réactions inflammatoires se produisent, qui provoquent la démyélinisation des fibres nerveuses. Durant les rémissions, la myéline se reforme en partie autour des fibres, ce qui entraîne une régression complète ou partielle des symptômes.
  • Formes chroniques progressives. Les formes progressives connaissent quant à elles une évolution lente, mais continue. Quatre-vingts pour cent des personnes souffrant de la forme cyclique rémittente souffriront d’une forme progressive dans les 15 ans qui suivent le diagnostic de la maladie. On l’appelle alors forme progressive secondaire. La progression est dite primaire lorsque, dès le départ, la maladie évolue lentement sans période de rémission.
  • Forme progressive rémittente. Cette forme se caractérise par une évolution lente et constante de la maladie (une forme progressive primaire) marquée par des poussées de symptômes.

Symptômes de la sclérose en plaques

Les symptômes dépendent de la localisation des plaques. Ils sont souvent déclenchés ou aggravés par une élévation de la température corporelle.
  • Un engourdissement, une faiblesse dans un ou plusieurs membres.
  • Une fatigue anormale.
  • Des douleurs brèves, des fourmillements ou des sensations de décharges électriques, surtout provoquées par des mouvements de la tête.
  • Des tremblements et une difficulté à contrôler ses mouvements.
  • Des troubles de la vue (vision double, perte de vision complète ou partielle, habituellement d’un oeil à la fois, douleurs lorsqu’on bouge les yeux, mouvements oculaires involontaires).
  • Des pertes d'équilibre.
Avec la progression de la maladie, surviennent parfois :
  • des spasmes ou des contractures musculaires (spasticité);
  • des difficultés d’élocution;
  • une perte de vision;
  • de l’incontinence urinaire ou intestinale;
  • de la dysfonction sexuelle;
  • une paralysie partielle ou totale (de n'importe quelle partie du corps);
  • des troubles de la mémoire.

Personnes à risque

  • Les personnes dont un proche parent est atteint de sclérose en plaques ont un risque accru de l’être aussi : le risque passe de 0,1 % (dans la population générale) à 1 % à 3 %37. Plusieurs gènes seraient impliqués. Les scientifiques explorent également le lien entre les gènes et le moment d’apparition ou la gravité de la maladie.
  • Les femmes.
  • Les descendants de Nord-Européens ont une prédisposition héréditaire à la sclérose en plaques. Les peuples d’Asie, d’Afrique et les autochtones d’Amérique sont les moins touchés par la maladie.
  • Les personnes qui vivent dans une latitude élevée de l’hémisphère Nord ou de l’hémisphère Sud ou qui y ont vécu durant les 15 premières années de leur vie. La maladie est 5 fois plus fréquente dans les régions nordiques ou tempérées (comme l’Amérique du Nord et l’Europe) que sous les climats tropicaux et méridionaux. La zone « épargnée » est à la périphérie de l’équateur, entre le 40°de latitude nord et le 40°de latitude sud.
  • Les personnes ayant un problème à la thyroïde de nature auto-immune, celles atteintes du diabète de type 1 ou d’une maladie inflammatoire de l’intestin sont légèrement plus à risque.

Facteurs de risque

Des études réalisées sur de vrais jumeaux (qui possèdent le même bagage héréditaire) révèlent que les facteurs environnementaux jouent un rôle prédominant. Prenons l’exemple fictif de Julie et Sophie, de vraies jumelles âgées de 30 ans. Julie est atteinte de sclérose en plaques depuis l’âge de 25 ans. Le risque que Sophie souffre de sclérose en plaques comme sa soeur jumelle est évalué à 30 %.
Les facteurs de risque suivants sont présentés à titre d’hypothèses. Ils ont été tirés d’études où les chercheurs établissent des corrélations entre des caractéristiques individuelles et la sclérose en plaques. On ne peut toutefois pas établir de lien causal solide entre les caractéristiques observées et la maladie.
  • Avoir un apport insuffisant en vitamine D. L’analyse de résultats issus de la Nurse’s Health Study par des chercheurs en nutrition de l’Université de Harvard a révélé que les femmes qui prennent un supplément quotidien de vitamine D (400 UI ou plus) réduisent de 40 % leur risque d’être atteintes de sclérose en plaques11. Les chercheurs n'ont toutefois noté aucune association entre l'apparition de la maladie et la consommation d'aliments riches en vitamine D (lait, saumon, etc.). L’étude portait sur 2 cohortes comportant au total 187 563 infirmières. Ces données, bien qu’intéressantes, peuvent être remises en question étant donné que les femmes de la première cohorte étaient âgées de plus de 25 ans, et celles de la deuxième cohorte de plus de 30 ans; ce qui est très tardif pour prévenir une maladie qui commence généralement chez les jeunes adultes. La latitude géographique et l’ensoleillement sont des facteurs dont on soupçonne un lien avec l’apparition de la sclérose en plaques. Or, la production par le corps de vitamine D dépend des rayons UV du soleil.
  • Fumer la cigarette. Les personnes qui fument de 20 à 40 cigarettes par jour courent environ 2 fois plus de risque d’avoir la sclérose en plaques que les non-fumeurs34.
  • Consommer beaucoup de gras animal. La sclérose en plaques serait plus fréquente dans les populations dont l’alimentation est riche en gras animal et plus faible chez celles qui consomment principalement des acides gras polyinsaturés5. Étant donné que les populations nordiques ont généralement une alimentation plus riche en gras animal, il est difficile d’isoler l’impact de l’alimentation de celui de la localisation géographique. Comme mentionné précédemment, la sclérose en plaques est 5 fois plus fréquente dans les régions nordiques ou tempérées que sous les climats tropicaux et méridionaux.
  • Être en contact avec des animaux domestiques, notamment des oiseaux4. Toutefois, il se peut que les personnes atteintes de sclérose en plaques soient simplement plus enclines à avoir des animaux de compagnie.
  • Être en contact avec des solvants chimiques en milieu de travail35.
Note. On trouve dans la littérature scientifique des données révélant que le port d’amalgames dentaires au mercure augmente le risque de sclérose en plaques et en aggrave aussi les symptômes7,8. Ces données proviennent majoritairement d’études dont la qualité scientifique est jugée faible. Le fait d’avoir eu plusieurs amalgames au mercure durant des années pourrait possiblement accroître le risque de souffrir de la maladie, mais cela n’a pas été démontré clairement10. Ainsi, les médecins considèrent généralement que les amalgames dentaires sont sécuritaires.

Prévention

Peut-on prévenir?
Il n’existe actuellement aucun moyen de prévenir la sclérose en plaques, puisque sa cause est inconnue. Les personnes à risque de sclérose en plaques pourraient mettre toutes les chances de leur côté en ne s’exposant pas aux facteurs de risque hypothétiques énumérés précédemment.

Traitements médicaux de la sclérose en plaques

Bien que la sclérose en plaques soit considérée comme une maladie incurable, la recherche médicale a quand même permis de trouver des médicaments qui atténuent les symptômes de façon relativement efficace et qui ralentissent la progression de la maladie. Ces traitements ont l’inconvénient d’engendrer des effets indésirables pour la majorité des utilisateurs. Parfois, les symptômes sont très légers et ne nécessitent pas de traitement.
Le fait que la maladie évolue par poussées qui surviennent de manière imprévisible est une difficulté majeure lorsque vient le temps d’évaluer l’efficacité de ces traitements.

Traitements de soulagement

Plusieurs médicaments et d’autres traitements peuvent être employés pour soulager les nombreux symptômes, notamment la fatigue, la spasticité, la douleur, les dysfonctions sexuelles et l’incontinence. En voici quelques-uns.
  • Contre les douleurs. Le Neurontin® (un anticonvulsif) et l’Elavil® (un antidépresseur tricyclique) sont habituellement efficaces. Le Sativex®, un médicament à base de cannabis, peut aussi être employé (sous forme de pulvérisateur dirigé sous la langue ou à l’intérieur de la joue). L’acétaminophène et l’ibuprofène, offerts en vente libre, peuvent être utiles à l’occasion.
  • Contre les spasmes musculaires. Des relaxants musculaires (Lioresal®, Zanaflex®) associés à des exercices d’étirement en physiothérapie ou en ergothérapie aideront à diminuer la spasticité que certaines personnes ressentent dans les jambes, et qui peut être douloureuse.
  • Soutien psychologique. Une psychothérapie, associée ou non à la prise de médicaments antidépresseurs, est parfois recommandée par le médecin.
Les Canadiens atteints de sclérose en plaques peuvent employer la marijuana fumée pour soulager leurs douleurs aiguës et les spasmes persistants, tel que le stipule le Règlement sur l’accès à la marijuana à des fins médicales. Pour en savoir plus, visiter la page Web de la Division de l’accès médical à la marijuana de Santé Canada (section Sites d’intérêt).

Traitements de fond

Ces traitements réduisent l’activité du système immunitaire, donc ralentissent la destruction de la myéline. Les médecins les utilisent surtout pour traiter les personnes dont la maladie évolue par poussées (les formes rémittentes).
Les corticostéroïdes sont les médicaments les plus employés (par exemple, la prednisone). Ils réduisent l’inflammation durant une poussée et permettent possiblement d’en raccourcir la durée. Les corticostéroïdes doivent être utilisés avec modération. À long terme, ils provoquent des effets secondaires importants (ostéoporose, hypertension, etc.).
Les immunomodulateurs comprennent des molécules de la famille des interférons bêta : l’interféron ß–1a (Avonex® injecté par voie intramusculaire une fois par semaine et Rebif® injecté par voie sous-cutanée 3 fois par semaine) et l’interféron ß–1b (Betaseron® injecté par voie sous-cutanée tous les 2 jours). Les interférons sont des substances produites naturellement par le corps pour inhiber la multiplication des virus et stimuler l’activité de certaines cellules immunitaires. Ils diminuent d’environ 30 % la fréquence des poussées. L’interféron ß–1a ralentit aussi la progression de la maladie durant la phase cyclique rémittente. Cependant, ils entraînent souvent un syndrome pseudogrippal (fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires) quelques heures après l’injection durant les 3 premiers mois de traitement. Ces effets secondaires disparaissent par la suite. Une toxicité au foie (réversible) est fréquente.
Le médecin peut aussi prescrire de l’acétate de glatiramère (Copaxone®), un autre immunomodulateur, qui occasionne rarement des effets secondaires et aucun effet toxique, mais qui nécessite des injections sous-cutanées quotidiennes.
Les inhibiteurs sélectifs des molécules d’adhésion (ISMA) sont une nouvelle classe de médicaments qui empêchent que les lymphocytes T pénètrent dans le cerveau et y déclenchent un processus inflammatoire. Le premier ISMA homologué au Canada (en 2006) est le natalizumab (Tysabri®), un type de protéine appelé « anticorps monoclonal ». Il est utilisé pour traiter la forme cyclique afin de diminuer la fréquence des poussées et freiner la progression de la maladie. Il est indiqué en monothérapie (il ne doit pas être associé à d’autres médicaments pour la sclérose en plaques) et il est réservé aux patients dont l'état ne s’améliore pas avec les autres traitements ou qui ne les tolèrent pas. Le natalizumab augmente le risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive, une affection cérébrale rare causée par un virus et pouvant être fatale.
Les immunosuppresseurs sont rarement utilisés et réservés aux cas où la maladie est à un stade avancé. Le mitoxantrone n’est pas officiellement approuvé par Santé Canada pour le traitement de la sclérose en plaques, mais certains médecins le prescrivent. Ce médicament sert habituellement à traiter le cancer. Son efficacité est faible dans le cas de la sclérose en plaques, et ses effets potentiellement toxiques sont importants.
À l’étude. Des recherches sont en cours notamment pour élaborer des facteurs de croissance qui aideraient à restaurer la myéline entre les crises ou des molécules qui duperaient les anticorps spécifiques qui s’attaquent à la myéline.
La prise de suppléments de vitamine D et de calcium est parfois recommandée, sous suivi médical, afin de prévenir ou traiter l’ostéoporose engendrée par certains médicaments.
Traitement d'oxygène en chambre hyperbare. Ce traitement consiste à inhaler, dans un caisson, de l'oxygène pur à une pression supérieure à la normale. Il fut expérimenté de manière intensive en Angleterre de 1983 à 1987. De nombreux patients ont déclaré bénéficier de celui-ci, le traitement semblant surtout améliorer les fonctions de la vessie et de l'intestin. Cependant, aucune des études contrôlées à double insu effectuées dans ce domaine n'a démontré d'effet positif sur les critères d'évaluation objectifs de la maladie. Pour cette raison, Santé Canada n’approuve pas l’usage de cette thérapie pour la sclérose en plaques.
Angioplastie de l'insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique. En novembre 2009, une étude préliminaire42, sans groupe témoin et non aléatoire, menée par un chercheur italien, le Dr Paolo Zamboni, sur l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique (ou IVCC) a fait la manchette dans le monde entier. Les résultats de cette étude ont suscité beaucoup d’espoir. Dès lors, la Société canadienne de la sclérose en plaques lançait un concours de subventions de fonctionnement afin d’étudier le lien entre l’IVCC et la sclérose en plaques.
L’IVCC désigne une situation caractérisée par l’incapacité du système veineux à drainer efficacement le sang du système nerveux central. On a émis l'hypothèse que cette déficience est liée au rétrécissement de petites structures veineuses situées dans le cou, la poitrine et la colonne vertébrale. Le Dr Zamboni a pratiqué une intervention chirurgicale (angioplastie par ballonnet) sur 65 personnes, dans le but d’élargir la lumière de certaines de leurs veines. Dix-huit mois après l’intervention, l'état des patients qui présentaient la forme cyclique rémittente a été amélioré sur certains points, mais aucune amélioration n’a été constatée chez ceux qui présentaient une forme progressive de la maladie.
En février 2010, les résultats préliminaires43 d'une recherche effectuée à l’Université de Buffalo sur 500 participants ont révélé que 56,4 % des personnes atteintes de sclérose en plaques, mais aussi 22,4 % des témoins (personnes en santé), montraient des signes d’IVCC. L’hypothèse d’un lien entre l’IVCC et la sclérose en plaques n’a pas encore été vérifiée. Il faudra attendre les résultats des nombreuses recherches en cours avant de pouvoir évaluer l'effet d'une angioplastie des veines céphalorachidiennes sur les symptômes et l'évolution de la sclérose en plaques.
Pour en savoir plus, voir le site de la Société canadienne de la sclérose en plaques (Sites d’intérêt).

Adapter son mode de vie

Voici quelques moyens qui visent à diminuer la fatigue et améliorer la qualité de vie. S’informer auprès des associations et fondations vouées à la sclérose en plaques pour de l’information plus détaillée à ce sujet (voir la section Sites d’intérêt).
Se reposer. La fatigue, un des symptômes les plus courants, apparaît souvent dès le début de la maladie. Il est alors important de préserver son énergie en s’accordant des périodes de repos ou de relaxation, surtout avant une activité.
Faire régulièrement de l’exercice. Les personnes qui continuent à se maintenir actives à travers des activités adaptées à leurs capacités physiques tendent à avoir des symptômes plus légers et une progression plus lente de la maladie16. De plus, l’effet positif sur le moral n’est pas à négliger. On peut consulter un physiothérapeute à cet effet.
Mieux gérer le stress. Il est recommandé de diminuer les facteurs de stress et de se simplifier la vie. Obtenir de l’aide est certainement souhaitable. Une thérapie comportementale ou une psychothérapie peut aider à mieux comprendre l’origine du stress et des moyens pour le surmonter. La pratique régulière de techniques de relaxation peut aussi améliorer le bien-être.
Participer à un groupe de soutien. Participer à des rencontres, des conférences et diverses activités permet de mieux comprendre la maladie et d’échanger des trucs pratiques avec d’autres personnes dans la même situation. Voir la section Groupes de soutien.
Éviter le café, l’alcool et le tabac. Ces stimulants du système nerveux tendent généralement à aggraver les symptômes.
Se prémunir contre les infections. Le lavage fréquent des mains est la mesure la plus efficace. Des infections respiratoires mineures ou des sinusites ont souvent été reportées à l’origine de rechutes.
Éviter les écarts brutaux de température. Pour les personnes chez qui ces écarts déclenchent ou aggravent les symptômes.

L’opinion de notre médecin

Recevoir un diagnostic de sclérose en plaques et vivre avec cette maladie demande beaucoup de courage et de détermination. Les recherches en cours dans le monde sont très nombreuses et fort importantes. Il faut donc continuer à espérer. Je formulerais 2 conseils aux patients atteints de sclérose en plaques :
- D’abord, avec l’accord de votre médecin de famille, assurez-vous d’un bon suivi avec un neurologue compétent et en qui vous avez confiance.
- Obtenez de l’aide, ne vous isolez pas et contactez la Société canadienne de la sclérose en plaques.

Dr Jacques Allard M.D. FCMFC

Révision médicale (avril 2010) : Dr Jacques Allard, MD, FCMFC, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'enseignement d'une approche intégrée en prévention, Université de Sherbrooke

Approches complémentaires

Tout comme c’est le cas des traitements médicaux, l’effet thérapeutique des approches complémentaires est difficile à établir en raison du caractère imprévisible de l’évolution de la sclérose en plaques. La vigilance est de mise devant les promesses « d’efficacité ». Consulter également notre dossier sur la douleur chronique : Quand on a mal tout le temps…

En traitement de soutien

Efficacité possibleHypnothérapie, magnétothérapieVoir la légende des symboles
Efficacité incertaineDiète de Swank, méthode Feldenkrais, réflexologie
Approches à considérerModifications alimentaires, méditation, visualisation

Attention. Certains produits de santé naturels sont contre-indiqués en cas de sclérose en plaques, comme l’échinacée et la griffe de chat. Renseignez-vous auprès d’un professionnel dûment formé avant de consommer un produit.
Efficacité possible Hypnothérapie. Plusieurs études de cas font état des effets bénéfiques de l’hypnose pour contrôler les douleurs chroniques difficiles à traiter, provoquées par des lésions spinales, des amputations, la sclérose en plaques, des maladies neuromusculaires et bien d’autres41.
Efficacité possible Magnétothérapie. La magnétothérapie est l’emploi d’aimants à des fins thérapeutiques. Les aimants sont placés sur la peau et reliés à un petit appareil électrique. Selon 4 essais cliniques aléatoires, les champs électromagnétiques pulsés pourraient contribuer à réduire la spasticité et la fatigue et à améliorer plusieurs autres symptômes de la sclérose en plaques24,25,38,39. Les résultats de ces études, qui sont davantage des études préliminaires ou pilotes, sont encourageants. Cependant, la portée de ces conclusions est limitée en raison de la faiblesse méthodologique des études.
Efficacité incertaine Diète de Swank. Il se peut que le contenu en gras de l’alimentation influence l’évolution de la maladie40. En 1948, le Dr Swank, professeur et chercheur en neurologie, mettait au point une diète spéciale destinée à soulager les symptômes de ses patients atteints de sclérose en plaques. La diète de Swank est faible en gras saturés et riche en gras insaturés, ce qui veut dire qu’elle fait peu de place aux graisses animales. Elle se compare aisément aux recommandations alimentaires de la célèbre DreKousmine.
Un seul essai clinique a étudié la valeur de la diète de Swank, dirigé par le Dr Swank lui-même13. Durant 34 ans, 144 personnes atteintes de sclérose en plaques ont suivi cette diète faible en gras saturés. Un an après le début de l’étude, le nombre de poussées avait diminué de 70 % par rapport à l’année qui précédait l’étude. Les bénéfices étaient accrus chez les personnes qui respectaient la diète de manière stricte et chez celles qui l’adoptaient aux premiers stades de la maladie. Cette recherche est d’une valeur limitée puisqu’elle ne comportait pas de groupe témoin.
Le naturopathe J.E. Pizzorno recommande la diète de Swank parce qu’elle contrecarrerait la réaction auto-immune tout en normalisant l’apport en acides gras essentiels14.
Composition de la diète de Swank15
- La quantité de gras saturés ne doit pas dépasser 15 g par jour (3 c. à thé).
- Consommer des gras insaturés à raison de 20 g à 50 g par jour (de 4 à 10 c. à thé).
- La viande rouge est proscrite durant la première année. Ensuite, on recommande 3 oz de viande rouge par semaine.
- Les produits laitiers contenant 1 % de matière grasse ou moins peuvent être consommés.
- Bannir les produits commerciaux qui contiennent des huiles végétales hydrogénées : biscuits, craquelins, pâtisseries, pâtes à tarte, etc.
- Consommer 1 c. à thé d’huile de foie de morue par jour.
- Prendre un supplément quotidien de multivitamines et minéraux.
Note. Les protéines doivent être recherchées dans les légumineuses, les poissons, les graines oléagineuses et les céréales complètes.
Consulter le site Web de la Fondation Swank pour en savoir plus sur les sources de gras (voir la section Sites d’intérêt).
Efficacité incertaine Feldenkrais. Les résultats d’une étude clinique aléatoire réalisée auprès de 20 sujets souffrant de sclérose en plaques ont démontré une diminution du taux de dépression et d’anxiété chez les patients ayant pratiqué la méthode Feldenkrais durant 8 semaines33. Par contre, la pratique de la méthode n’aurait pas de bénéfices sur les symptômes et la capacité fonctionnelle des patients.
Efficacité incertaine Réflexologie. La réflexologie consiste à exercer une pression soutenue, avec le bout des doigts, sur des points réflexes situés sur les pieds, les mains et les oreilles, et correspondant à des organes ou à des fonctions organiques. Un essai clinique aléatoire et contrôlé a été mené auprès de 71 sujets atteints de sclérose en plaques (seulement 53 ont terminé le protocole), certains ayant reçu un traitement de réflexologie et un massage du mollet, tandis que les patients du groupe témoin ne recevaient qu’un massage du mollet26. Après 11 semaines de traitement, on a observé une plus grande diminution des symptômes moteurs, sensitifs et urinaires dans le groupe traité par réflexologie que dans le groupe témoin. La réduction des engourdissements est restée significative 3 mois après la fin des traitements.
Acides gras oméga-3. La seule étude clinique à double insu ayant évalué l’effet d’un apport supplémentaire en oméga-3 sous forme d’huiles de poisson n’a démontré aucune action thérapeutique par rapport au placebo (un supplément d’huile d’olive)23.
Approches à considérer Modifications alimentaires. Le Dr Andrew Weil soutient qu’il est particulièrement important de consommer suffisamment de fruits et légumes si l’on est atteint de sclérose en plaques32. Selon lui, ceux-ci devraient préférablement être issus de l’agriculture biologique. Trois autres conseils : cesser de consommer du lait et des produits laitiers (trouver d’autres sources de calcium), augmenter la consommation d’oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin, etc.) et manger régulièrement du gingembre et des mets assaisonnés au curcuma. Par ailleurs, certaines personnes atteintes pourraient bénéficier d’une diète sans allergène (produits laitiers, oeufs, noix, aliments contenant du gluten ou des agents de conservation, etc.)16. Les allergies alimentaires et les sensibilités alimentaires pourraient contribuer à la maladie. Une telle démarche nécessite le suivi d’un nutritionniste.
Approches à considérer Méditation et visualisation. Ces 2 formes d’entraînement de l’esprit sont conseillées par le Dr Andrew Weil32. Elles peuvent être utilisées pour se détendre, relaxer les parties du corps douloureuses et réduire le stress qui accompagne souvent l’exacerbation des symptômes. Surtout, elles permettent de mieux affronter la maladie. Consulter nos fiches Méditation et Visualisation.

Sites d’intérêt

Canada
Société canadienne de la sclérose en plaques
Site de l'organisme canadien chargé de diffuser de l’information sur la sclérose en plaques et de financer la recherche.
www.scleroseenplaques.ca
Santé Canada
On y trouve les détails de fonctionnement du programme d’accès à la marijuana.
www.hc-sc.gc.ca
Guide Santé du gouvernement du Québec
Pour en savoir plus sur les médicaments : comment les prendre, quelles sont les contre-indications et les interactions possibles, etc.
www.guidesante.gouv.qc.ca
France
Association pour la recherche sur la sclérose en plaques
Un site très bien documenté avec un forum de discussion.
www.arsep.org
Ligue Française contre la sclérose en plaques
www.lfsep.asso.fr
Belgique
Ligue nationale belge de la sclérose en plaques
www.ms-sep.be
Suisse
Société suisse de la sclérose en plaques
www.multiplesklerose.ch
États-Unis
Multiple Sclerosis Association of America
www.msaa.com
Multiple Sclerosis Complementary and Alternative Medicine
www.ms-cam.org
Swank MS Foundation
www.swankmsdiet.org
International
The World of Multiple Sclerosis
Site multilingue (français, anglais, allemand, espagnol, italien, japonais, norvégien). Probablement un des meilleurs points de départ pour trouver l'information officielle sur la maladie. Comprend une section de témoignages et une section pour les professionnels.
www.msif.org

Groupes de soutien

Consulter la liste des groupes de soutien Sclérose en plaques.

Recherche et rédaction : Équipe PasseportSanté.net
Mise à jour :
avril 2010

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.
Bibliographie
Ask DrWeil, Polaris Health (Ed). Q & A Library – Are There Natural Remedies for MS ?, DrWeil.com. [Consulté le 27 juin 2009]. www.drweil.com
Association Médicale Canadienne. Encyclopédie médicale de la famille, Sélection du Reader's Digest, Canada, 1993.
Dongois Michel. Le tabac, le gras animal et... les oiseaux mis en cause. L’Actualité Médicale, vol. 23, no 8, 27 février 2002.
Ernst E (Ed). The Complete Book of Symptoms and Treatments, Element Books Limited, Angleterre, 1998.
Ernst E, Pittler MH et Wider B (Ed). The Desktop Guide to Complementary and Alternative Medicine : an evidence-based approach, Mosby Elsevier, Angleterre, 2006.
InteliHealth (Ed). Diseases and Conditions - Multiple Sclerosis, Aetna Intelihealth. [Consulté le 27 juin 2009]. www.intelihealth.com
Kidd PM. Multiple sclerosis, an autoimmune inflammatory disease: prospects for its integrative management. Altern Med Rev. 2001 Dec;6(6):540-66. Review.
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions - Multiple Sclerosis, MayoClinic.com. [Consulté le 26 juin 2009]. www.mayoclinic.com
Multiple Sclerosis Association of America. [Consulté le 26 juin 2009]. www.msaa.com
National Library of Medicine (Ed). PubMed, NCBI. [Consulté le 26 juin 2009]. www.ncbi.nlm.nih.gov
Natural Standard (Ed). Medical Conditions – Multiple sclerosis, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 30 juin 2009]. www.naturalstandard.com
Pizzorno JE Jr, Murray Michael T (Ed). Textbook of Natural Medicine, Churchill Livingstone, États-Unis, 2006.
Swank MS Foundation. [Consulté le 27 juin 2009]. www.swankmsdiet.org
The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Conditions - Multiple Sclerosis, ConsumerLab.com. [Consulté le 27 juin 2009]. www.consumerlab.com
Notes
1. Kira J. [Epidemiology of multiple sclerosis: environmental factors versus genetic factors]. Nippon Rinsho. 2003 Aug;61(8):1300-10. Review. Japanese.
2. DeStefano F, Verstraeten T, Chen RT. Hepatitis B vaccine and risk of multiple sclerosis. Expert Rev Vaccines. 2002 Dec;1(4):461-6. Review
3. DeStefano F, Verstraeten T, et al; Vaccine Safety Datalink Research Group, National Immunization Program, Centers for Disease Control and Prevention. Vaccinations and risk of central nervous system demyelinating diseases in adults. Arch Neurol. 2003 Apr;60(4):504-9.
4. Dongois Michel. Le tabac, le gras animal et... les oiseaux mis en cause. L’Actualité Médicale, vol. 23, no 8, 27 février 2002.
5. Bowling AC, Stewart TM. Current Complementary and Alternative Therapies for Multiple Sclerosis. Curr Treat Options Neurol. 2003 Jan;5(1):55-68.
7. Siblerud RL. A comparison of mental health of multiple sclerosis patients with silver/mercury dental fillings and those with fillings removed. Psychol Rep. 1992 Jun;70(3 Pt 2):1139-51.
8. Siblerud RL, Kienholz E. Evidence that mercury from silver dental fillings may be an etiological factor in multiple sclerosis. Sci Total Environ. 1994 Mar 15;142(3):191-205.
9. Yip HK, Li DK, Yau DC. Dental amalgam and human health. Int Dent J. 2003 Dec;53(6):464-8.
10. Bangsi D, Ghadirian P, et al. Dental amalgam and multiple sclerosis: a case-control study in Montreal, Canada. Int J Epidemiol. 1998 Aug;27(4):667-71.
11. Munger KL, et al. Vitamin D intake and incidence of multiple sclerosis. Neurology, Vol. 62, no.1, janv 2004.
12. Berkman C, Pignotti M, et al. Use of alternative treatments by people with multiple sclerosis. Neurorehab Neural Repair. 1999, 13:243-254. Article cité dans : Bowling AC, Stewart TM. Current Complementary and Alternative Therapies for Multiple Sclerosis. Curr Treat Options Neurol. 2003 Jan;5(1):55-68.
13. Swank RL, Dugan BB. Effect of low saturated fat diet in early and late cases of multiple sclerosis. Lancet. 1990 Jul 7;336(8706):37-9.
14. Pizzorno JE Jr, Murray Michael T (Ed). Textbook of Natural Medicine, Churchill Livingstone, États-Unis, 1999.
15. Swank MS Foundation. [Consulté le 5 mai 2004]. www.swankmsdiet.com
16. Natural Standard (Ed). Medical Conditions – Multiple sclerosis, Nature Medicine Quality Standards. [Consulté le 30 juin 2009]. www.naturalstandard.com
23. Bates D. Dietary lipids and multiple sclerosis. Ups J Med Sci Suppl. 1990;48:173-87. Review.www.consumerlab.com.
24. Richards TL, Lappin MS, et al. Double-blind study of pulsing magnetic field effects on multiple sclerosis.J Altern Complement Med. 1997 Spring;3(1):21-9.
25. Lappin MS, Lawrie FW, et al. Effects of a pulsed electromagnetic therapy on multiple sclerosis fatigue and quality of life: a double-blind, placebo controlled trial. Altern Ther Health Med. 2003 Jul-Aug;9(4):38-48.
26. Siev-Ner I, Gamus D, et al. Reflexology treatment relieves symptoms of multiple sclerosis: a randomized controlled study. Mult Scler. 2003 Aug;9(4):356-61.
32. Ask DrWeil, Polaris Health (Ed). Q & A Library – Are There Natural Remedies for MS ?, DrWeil.com. [Consulté le 27 juin 2009]. www.drweil.com
33. Johnson S K, Frederick J, et al. A controlled investigation of body work in multiple sclerosis. J Alt Compl Med 1999; 5 :237-243. Article décrit dans : Ernst Edzard. The Desktop Guide to Complementary and Alternative Medicine, Mosby, Grande-Bretagne, 2001.
34. Riise T, Nortvedt MW, Ascherio A. Smoking is a risk factor for multiple sclerosis. Neurology. 2003 Oct 28;61(8):1122-4.
35. Riise T, Moen BE, Kyvik KR. Organic solvents and the risk of multiple sclerosis. Epidemiology. 2002 Nov;13(6):718-20.
37. Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions - Multiple Sclerosis, MayoClinic.com. [Consulté le 26 juin 2009]. www.mayoclinic.com
38. Nielsen JF, Sinkjaer T, Jakobsen J. Treatment of spasticity with repetitive magnetic stimulation; a double-blind placebo-controlled study. Mult Scler. 1996;2(5):227-32.
39. Mostert S, Kesselring J. Effect of pulsed magnetic field therapy on the level of fatigue in patients with multiple sclerosis--a randomized controlled trial. Mult Scler. 2005;11(3):302-5.
40. The Natural Pharmacist (Ed). Natural Products Encyclopedia, Conditions - Multiple Sclerosis, ConsumerLab.com. [Consulté le 27 juin 2009]. www.consumerlab.com
41. Jensen MP, Hanley MA, et al. Hypnotic analgesia for chronic pain in persons with disabilities: a case series. Int J Clin Exp Hypn. 2005;53(2):198-228.
42. A prospective open-label study of endovascular treatment of chronic cerebrospinal venous insufficiency. Zamboni P, Galeotti R, Menegatti E, Malagoni AM, Gianesini S, Bartolomei I, Mascoli F, Salvi F. J Vasc Surg. 2009 Dec;50(6):1348-58.e1-3. Erratum in: J Vasc Surg. 2010 Apr;51(4):1079.
43. First Blinded Study of Venous Insufficiency Prevalence in MS Shows Promising Results. News release. February 10, 2010. University at Buffalo.