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Santé - Le cancer: une épidémie alarmante et redoutable

Source: Humanite.fr
N'est-il pas urgent de bannir de notre environnement tous les produits cancérigènes ?
Cancers : prévenir plutôt que guérir

Par François VEILLERETTE, Porte-Parole de Générations futures.

Aujourd’hui, en France, un homme sur deux et une femme sur trois est ou sera touché(e) par le cancer au cours de sa vie. En 2010, selon l’Institut de veille sanitaire (INVS), il y aura 357 700 nouveaux cas de cancer en France métropolitaine. Nous vivons donc une véritable épidémie de cancers. Cette épidémie est-elle une fatalité ? Nous pensons que non.
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L’incidence du cancer en France a progressé entre 1980 et 2005 de + 93 % chez l’homme et + 84 % chez la femme. Le changement démographique n’explique que 41 % de cette augmentation chez l’homme et 29 % chez la femme. Le reste, soit une augmentation de + 52 % pour l’homme et + 55 % pour la femme, doit être attribué à des causes environnementales au sens large. Rien ne permet en effet de lier cette augmentation au tabac et à l’alcool, dont la consommation est en baisse régulière depuis des décennies. La baisse des cancers qui y sont les plus liés (poumons, œsophage) en témoigne.
Au contraire, des études sur des registres de vrais jumeaux montrent un lien entre de très nombreux cancers et des facteurs environnementaux. De même, la croissance régulière du cancer chez l’enfant en Europe depuis trente ans nous montre qu’il faut chercher dans notre environnement aussi les causes de cette maladie.
Les investissements importants dans la recherche sur les thérapies ont certes permis de stabiliser la mortalité liée aux cancers mais restent impuissants devant l’explosion actuelle du nombre de cas et ses conséquences humaines et financières (1) terribles.
Il faut donc aujourd’hui agir fortement sur les causes environnementales de cette épidémie de cancers, au-delà de la lutte nécessaire mais insuffisante contre le tabac et l’alcool. Par environnement on entend l’environnement naturel, mais aussi notre environnement intérieur, notre environnement au travail ou encore notre alimentation. Ces facteurs de risques environnementaux peuvent se cumuler, et ce sont d’ailleurs souvent les plus démunis d’entre nous qui sont les plus exposés à la fois dans leur travail, par leur alimentation ou encore par leur environnement intérieur. La prévention environnementale des cancers est donc aussi une démarche de santé publique fondée sur la recherche de la justice sociale.
Mais les pouvoirs publics ont trop longtemps tergiversé dans ce domaine.

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Aujourd’hui encore, le deuxième plan cancer ne comporte pas de volet environnement digne de ce nom ! De même, malgré l’adoption de législations récentes, de trop nombreux produits chimiques suspectés cancérigènes persistent sur le marché. Le rôle des perturbateurs endocriniens (2) n’est pas encore assez pris en compte.
Les cancers qui se déclarent en 2010 ont pourtant souvent été amorcés il y a des années alors que les adultes malades aujourd’hui commençaient leur vie dans le ventre de leur mère, où ils ont été exposés à des produits perturbateurs du système endocrinien à des doses pourtant très faibles. Nous ne devons plus être exposés à ces cancérigènes ou perturbateurs endocriniens qui agissent à des doses infinitésimales ! C’est notre droit que de le demander. C’est le sens de la récente campagne Environnement et Cancer lancée par l’association Générations futures (3), le réseau européen HEAL (4), le WWF France et le Réseau environnement santé (RES) que de dénoncer la présence de ces cocktails chimiques dans notre environnement et de réclamer des actions ambitieuses de la part de nos dirigeants ! Pour réussir, seule une réaction citoyenne importante pourra pousser nos responsables à prendre enfin dans ce domaine des décisions dictées par le seul intérêt des citoyens et non par quelques intérêts financiers.

(1) En France, on peut estimer à 18 milliards 
le coût du 1,7 million de cas de cancer.
(2) Un colloque tenu le 14 septembre 2010 
à l’Assemblée nationale a pourtant montré 
l’actualité de cette question : 
http://www.reseau-environnement-sante.fr/
(3) www.environnement-et-cancer.com/
(4) www.env-health.org/
François VEILLERETTE