J’ai été scandalisé par l’article de Jean-Pierre Pagès-Schweitzer (n° 740 : la psychanalyse et les psychopates). D’abord par ses outrances anti-judéo-chrétiennes et ensuite par les multiples confusions qu’on y lit.
Dire que s’attaquer à la psychanalyse, c’est s’attaquer au judaïsme est absurde si on ne précise pas. S’agit-il du judaïsme de Moïse, de celui du Christ, de celui du Talmud ? Nous n’en savons rien et, avec la mention des « mythes » datant de 3 000 ans, nous sommes fondés à croire que, tout autant que le judaïsme, le christianisme est visé.
Pour un homme qui prétend se battre contre l’islam, M. Pagès-Schweitzer a de curieuses idées : il attaque la seule véritable défense que nous puissions opposer à l’islam. Cette défense n’est évidemment pas la laïcité, puisque, depuis des décennies, les laïcards ont toujours favorisé l’islam, pour mieux affaiblir le christianisme…
Mais, surtout, l’auteur confond tout. La morale de saint Paul n’a que peu de rapports avec la « morale tribale juive ». D’ailleurs, les défenseurs de cette « morale tribale » étaient devenus largement minoritaires dans le peuple juif au premier siècle de notre ère.
Si la « morale sexuelle des pagano-chrétiens » n’était rien d’autre que cette « morale tribale juive », les chrétiens auraient dû conserver la loi du lévirat (imposant à un homme d’épouser sa belle-sœur devenue veuve pour donner une descendance à son frère) et ils n’auraient jamais magnifié le célibat consacré comme ils le font depuis 2000 ans. Que le christianisme soit « enté » (comme dit saint Paul) sur l’olivier juif ne signifie pas qu’il lui soit identique.
En outre, ni dans le judaïsme, ni dans le christianisme, la sexualité humaine n’est confondue avec la génitalité. Et d’ailleurs, confondre la sexualité avec la génitalité ne conduit pas nécessairement à soutenir des thèses pro-vie. La prétendue « libération des mœurs » post-soixantehuitarde confond sexualité et génitalité sans lutter contre l’avortement, que je sache !
Quant aux paragraphes sur la nature, ils me paraissent un chef-d'œuvre de confusion mentale !
On lit partout que les animaux ne seraient pas « naturellement » « hétérosexuels », mais personne n’a jamais avancé un exemple convaincant de magnification de l’homosexualité chez les animaux. Et pour cause, l’instinct conduit les individus à œuvrer pour le renouvellement de l’espèce, ce qui, jusqu’à nouvel ordre, implique des relations hétérosexuelles entre individus.
Quant à la « loi naturelle », l’expression a toujours été entendue dans l’Église, non pas au sens d’une loi qui serait valable pour les hommes comme pour les animaux, mais au sens d’une loi conforme à la nature humaine. La loi morale vise à procurer le bonheur et l’épanouissement de l’homme. Et il suffit de regarder les statistiques des suicides dans la communauté homosexuelle pour savoir que l’homosexualité n’est pas épanouissante.
On peut contester les principes moraux du catholicisme (ou du judaïsme), mais encore faut-il les comprendre !
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