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Nicolas Sarkozy: Premier président Français à visiter Haïti depuis son indépendance en 1804


Le président français Nicolas Sarcozy visitait Haiti le mercredi matin 17 février 2010 à Port-Au-Prince pour une visite d'un peu plus de quatre heures durant laquelle il annonçait la contribution de la France à la reconstruction du pays.

Quatre heures pour tourner la page de trois siècles d'histoire commune douloureuse. C'est la délicate mission de Nicolas Sarkozy en Haïti où il est arrivé mercredi. Le chef de l'Etat est en effet le premier président français à se rendre dans l'ancienne colonie française, indépendante depuis 1804 après une révolte d'esclaves matée dans le sang par Napoléon. Le président français a été accueilli par son homologue haïtien René Préval. Pour cette visite de quelques heures, il est accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, du secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet et de la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard.

C'est évidemment le séisme du 12 janvier dernier qui est à l'origine de cette visite historique. "C'est l'occasion de montrer que la France se mobilise pour rendre aux Haïtiens le contrôle de leur destin mais aussi de solder les comptes du passé", explique l'entourage présidentiel. Après l'esclavage, l'exploitation de l'île et la guerre d'indépendance, ce fut en effet une longue phase d'oubli. Les relations ont repris progressivement à partir des années 1960 mais ont longtemps été entravées par la dictature des Duvalier père et fils entre 1957 et 1986, puis par les convulsions politiques qui ont suivi. Aujourd'hui, symbole du regard tourné d'Haïti vers Washington et non plus Paris, 2,3 millions de Haïtiens vivent aux Etats-Unis. Ils ne sont que 60.000 en France, où le dictateur Baby doc -Jean-Claude Duvalier- a trouvé exil en 1986.

Contribution financière

En début de matinée, heure locale (début d'après-midi, heure française), le locataire de l'Elysée survola les zones dévastées par le séisme. Il rencontra ensuite son homologue René Préval et le Premier ministre Jean-Marc Bellerive. Au programme : la reconstruction de ce pays de 10 millions d'âmes, un des plus pauvres au monde. Elle est estimée à 14 milliards de dollars (environ 10 milliards d'euros en 2010) par la Banque interaméricaine de développement (BID) et devrait durer entre cinq et dix ans.

Nicolas Sarkozy annonça notamment la contribution de la France au plan qui sera présenté lors de la conférence internationale programmée le 31 mars à New York. "Cette contribution sera extrêmement significative d'un point de vue financier", déclare l'Elysée, sans préciser sa nature et son montant. Le chef de l'Etat pourrait aussi annoncer une aide d'urgence supplémentaire pour faire face aux besoins à l'arrivée de la saison des pluies. Il confirmera enfin l'annulation de la dette d'Haïti envers Paris (56 millions d'euros).

Nicolas Sarkozy a salué un peuple "épuisé mais debout". Port-au-Prince "est une ville martyre", a estimé Nicolas Sarkozy lors de son discours à Port-au-Prince. "Nous nous sentons citoyens d'Haïti. Ce drame nous a profondément touchés. Ce drame a endeuillé l'humanité tout entière", a-t-il souligné. "A ceux qui, tirant argument du dénuement actuel des Haïtiens et de leur Etat, caresseraient l'idée d'une tutelle internationale sur Haïti, je dis que le peuple haïtien est meurtri, le peuple haïtien est épuisé mais le peuple haïtien est debout", a prévenu Nicolas Sarkozy, premier président français à se rendre dans cette ancienne colonie française.