Moralité et abstinence !

Mots-clés: collège Canisius, moralité
Février 2010 : le pape convoque les évêques irlandais, qui ont consciencieusement couvert et étouffé durant plus de trente ans (1930/1960) des agressions sexuelles et des violences sur des centaines de jeunes enfants. 46 prêtres et 4 évêques de l’archevêché de Dublin sont concernés.

A Berlin, plus d’une centaine d’élèves du collège Canisius ont été victimes d’abus sexuels de la part d’enseignants jésuites. Des faits analogues ont été signalés en Pologne, Autriche, Espagne, Etats-Unis et Australie. A La Réunion, il y a quelques années, un « père » agresse sexuellement les petites filles au collège privé de Maison Blanche.

Récemment, deux curés, les pères Tual et Hoarau sont mis en examen pour agressions sexuelles et viols (ou tentative) sur des enfants mineurs de moins de 15 ans. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, tant la chape de plomb qu’entretient l’Eglise est lourde !

La liste est longue, de ceux qui ont commis l’irréparable sur des enfants qu’ils étaient censés protéger, éduquer et former aux bonnes mœurs. Ceux-là même qui ont façonné la morale judéo-chrétienne, notre mode de vie, notre mode de penser et nos lois, se permettent les pires atteintes à la dignité humaine et n’hésitent pas à dégrader des enfants pour assouvir des besoins qu’ils avaient pourtant choisi d’ignorer. Comme quoi, dans un monde qui a perdu ses repères et où tout fout le camp, l’ignominie n’est pas toujours là où on l’attend !

La psychanalyse a montré que la « castration mentale » d’un individu ne lui permet pas de s’épanouir. Le refus de toute sexualité, toute vie sociale, et le refuge dans une vie monacale sont les indices d’un profond déséquilibre.

La frustration aidant, les pulsions qui ne manqueront pas de se manifester vont créer des situations insoutenables, conduisant à des comportements sexuels déviants, voire criminels.

A moins que l’individu n’atteigne un degré de sublimation tel qu’il lui sera possible de canaliser et exprimer cet instinct dans d’autres domaines, souvent artistiques ou humanitaires... mais cela n’est pas donné à tous.

Une fois de plus, l’Eglise, par sa rigidité dogmatique, sa persistance à refuser toute vie normale à ses prêtres, a montré les limites de cette philosophie castratrice, qui ne perdure qu’au prix d’une hypocrisie institutionnalisée et qui génère des dommages collatéraux dévastateurs... en règle générale soigneusement étouffés par une hiérarchie complice.

Moralité : l’essentiel n’est-il pas que la morale soit sauve !