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Littérature Haitienne - Odette Roy Fombrun

Haïtienne, née à Port-au-Prince le 13 juin 1917, Odette Roy Fombrun est diplômée de l'École Normale d'Institutrices (1935). Elle a suivi des cours au Nursery Training School de Boston (1945). Elle fonde la première école préscolaire haïtienne en 1946. Durant son séjour à Cuba (1953), elle suit des cours d'arrangements floraux, et ouvre à son retour au pays le premier shop de fleurs : Tabou, fleurs et parfums. Puis, elle retourne à ses amours : l'éducation. Elle publie des études sur l'Éducation, sur l'Histoire, de très nombreux livres scolaires, des contes et – après avoir suivi des cours offerts par l'Institut français d'Haïti en 1999 – des romans policiers.

Membre de la Société haïtienne d'Histoire et de Géographie, elle publie des études dans leur revue et des travaux ayant trait à l'histoire dont : Le drapeau et les Armes de la République, L'Ayiti des Indiens, et un Résumé de Description...de Saint-Domingue de Moreau de Saint-Méry.

Madame Fombrun passe vingt ans en exil sous François Duvalier, dont dix ans aux États-Unis d'Amérique et dix-sept ans en Afrique avec son mari, Marcel Fombrun, représentant de l'UNICEF. De retour au pays natal à la fin du règne des Duvalier (février 1986), le couple lutte en faveur de l'Unité nationale. De tempérament combatif, Madame Fombrun défend la démocratie dans de multiples conférences, interviews et articles de journaux. Au Centre Woodrow Wilson à Washington (septembre 1986), elle présente : « La Démocratie est-elle possible en Haïti ? » (texte paru dans Démocratie en Haïti, problèmes et perspectives) et propose des structures partant de la base – mal reçues par les conservateurs, mais qui entreront en essence dans la Constitution de 87.

En mars 1986, s'inspirant d'une coutume paysanne, Madame Fombrun présente le Konbitisme, base d'un contrat social national unificateur. La nation doit s'unir pour combattre la misère, produire, produire de la richesse. Dans cette optique, elle analyse le livre de Franck Laraque sur la Pauvreté (texte paru dans L'Haïti et l'après Duvalier) et le livre de Gérard Barthélemy, Le pays en dehors, essai sur l'univers rural haïtien, texte paru dans Le Nouvelliste du 26 décembre 1989.

Citoyenne du Monde depuis 1981, elle défend les droits de l'homme, une forme de mondialisme, propose à la communauté internationale de remplacer les interventions punitives, comme l'embargo destructeur injustement infligé à son pays, par des approches préventives et constructives. Elle propose aux pays bâtisseurs de démocraties que l'assistance internationale soit conjointe, planifiée pour être vraiment bénéfique.

Odette Roy Fombrun a milité toute sa vie dans le domaine de l'éducation, surtout en faveur de l'éducation civique et de l'éducation prescolaire. Madame Fombrun a été présidente du Club BPW (Business & Professional Women's Club) de Port-au-Prince de 1996 à 2000, présidente de la Fondation 91 et responsable de la section culturelle de Fondation 92. À ces postes, elle a lutté pour une exploitation judicieuse de tous les héritages culturels des Haïtiens – indien, africain, occidental – pour qu'Haïti devienne le principal Centre culturel de la Caraïbe.

En politique, elle a été membre de la Commission chargée de préparer l'Avant-Projet de Constitution de 1987. À ce titre, elle a fait des propositions dont certaines sont dans la Constitution (le service civique obligatoire, la Commission de Conciliation...). Quand tout va mal, elle accepte en 1994 d'être membre du Comité national de Médiation (voir Bulletin 1, de mai 1994 : Pleins Feux sur la Crise, La Table de Concertation nationale et Note sur la Conjoncture). Elle est membre de la Ligue Féminine d'Action Sociale et participe au combat des droits du CADOR (Club de l'âge d'or). Dans l'espoir de faire passer une de ses idées, elle accepte d'être membre du Comité de soutien pour la préparation du Rapport National sur le Développement Humain du PNUD (2001).

Madame Fombrun lutte pour que l'île soit appelée l'île Quisqueya, rendant ainsi hommage aux ancêtres Taïnos, et non Hispaniola, qui évoque le génocide indien (voir le texte, avec des traductions en anglais et en espagnol, sur « île en île »).

Pour son Konbitisme, elle reçoit un Award du Boston Konbit Clinic (23 mai 1993).

Madame Fombrun est actuellement auteure aux Éditions Henri Deschamps. Ayant terminé la série Civisme, elle a préparé deux livres de Géographie pour le primaire. Dans le premier, elle a pu inclure une carte montrant comment Haïti peut produire de la richesse en exploitant toutes les richesses naturelles, historiques et culturelles qui se gaspillent dans le monde rural (tourisme rural). Ce qui ne l'empêche pas de continuer la production de romans policiers pour la Collection jeunesse Hachette-Deschamps.

Elle a écrit et continue d'écrire des articles engagés. Elle a créé le FERF, Fonds Éducatif Roy-Fombrun avec 3 volets : Éducation préscolaire, Éducation civique et Promotion de la Lecture via la distribution de Mini Bibliothèques.