Littérature Haitienne - Évelyne Trouillot
Évelyne Trouillot est née le 2 janvier 1954 à Port-au-Prince (Haïti). Partie très jeune pour les États-Unis d'Amérique où elle a fait des études universitaires en langues et en éducation, Évelyne Trouillot est rentrée dans son pays où elle vit depuis près de vingt ans – « à petits pas et à grandes foulées, avec beaucoup d'humilité et de détermination face au chaos ». Elle partage son temps entre la littérature et l'éducation et participe activement aux activités culturelles de son pays.
« Écrire en Haïti aujourd'hui est plus que jamais dire non à la laideur, à la médiocrité et à la paresse pour un peu plus de bonheur au bout du chemin », dit-elle.
Évelyne Trouillot a publié son premier recueil de nouvelles La chambre interdite en 1996 chez L'Harmattan. Depuis, elle a publié deux autres recueils de nouvelles, un recueil de poèmes et, pour de jeunes lecteurs, elle a écrit des contes et des récits de jeunesse. Son étude sur l'enfance et l'état de droit en Haïti sort en 2002 aux Éditions Haïti Solidarité Internationale.
Son premier roman, Rosalie l'infâme (Dapper, 2003) se situe à Saint-Domingue dans les années 1750 et présente les esclaves comme des individus avec leurs passions, leurs faiblesses, leur courage et leur détresse. Publié aux Presses Nationales d'Haïti en 2006, L'Œil-Totem, le deuxième roman d'Évelyne Trouillot, est dédié à sa mère, à sa grand-mère et « à toutes ces figures de femmes, porteuses d'histoires, qui ont nourri [son] enfance et posé sur [elle] leur œil-totem ». Le roman met en scène une vieille peintre de 88 ans, Marie-Jeanne Thévenot Dorcil, porteuse de l'œil-totem, et son petit-fils Dimitri, revenu de la diaspora. Par ses conversations hebdomadaires avec elle, Dimitri construit la généalogie de la famille Thévenot, la mystérieuse légende d'une jarre enfouie et l'histoire de sa grand-mère, dit Madame Karolis.