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L’immense gaspillage de la nourriture

Au moment où l’on parle d’augmenter les productions agricoles de tous les pays, certains spécialistes ont rappelé que chaque année, 40% de l’alimentation disponible aux États-Unis sont jetés (cf. la revue PLoS One de la Public Library of Science), ce qui entraîne la dilapidation d’un quart de l’eau douce consommée pour ces productions…. et, si besoin était, confirment d’autres études plus anciennes concernant les pays développés : partout, on retrouve ces mêmes 30 ou 40% gaspillés.

La nouveauté est que le phénomène touche à présent les pays en voie de développement, où les pertes varient entre 10 et 60% des récoltes. Dans les pays riches, le gros des pertes se place « en bout de chaîne », car la distribution rejette, pour des raisons esthétiques (couleur, calibrages des fruits et des légumes par exemple) et fixe des dates de péremption de « large » sécurité.

Une étude a publié l’examen des poubelles britanniques : 25% des aliments achetés par les ménages sont jetés, dont les légumes, les fruits, les boissons, du poisson, de la viande… Cette perte a été chiffrée par l’organisme public WRAP (The Waste and Resources Action Programme) à 13 milliards d’euros par an.

Mais on relève de grosses pertes, également, dans les cantines (ce que jettent les cantines scolaires et autres, atteint des tonnages considérables) et dans les cuisines des particuliers.

Dans les pays « en voie de développement », il ne faut pas parler de gaspillage, mais de perte : les très mauvaises conditions de conservation, de stockage, de transport observées par les agents de la FAO, expliquent les volumes considérables de pertes des denrées périssables. Et cela s’aggrave en proportion des distances. Les études sérieuses confirment ce que le bon sens suggère : la réduction des pertes serait moins coûteuse que l’augmentation des rendements. Seulement, ni les politiques ni les professionnels ne cherchent vraiment à s’arrêter sur cette question : le marché issu de la lutte contre le gaspillage est bien moins attractif. A part la Grande-Bretagne, peu de pays mènent ouvertement ce combat pour les économies.

Sur cette question du gaspillage, comment ne pas rappeler la gabegie des richesses marines : on estime à sept millions de tonnes la masse de poids rejetés chaque année en mer, soit un peu moins de 10% des prises, mais selon les pêcheries, les rejets peuvent monter de 10 à 90% ! Les pêcheurs qui suivent les prix des criées, jettent les poissons peu demandés, de plus ils doivent respecter la taille minimum des poissons capturés, donc ils jettent les poissons au quota épuisé ou trop petits. Dans de très larges proportions, ces rejets sont constitués de poissons morts et il est presque impossible de contrôler ces attitudes.

Source : Lectures Françaises, février 2010