La Nina, la Pinta et la Santa Maria

Les navires du premier voyage

A l'époque de Colomb il n'y avait pas deux bateaux identiques. Les navires étaient construits sans plans. L'habilité des charpentiers de marine et des règles empiriques faisaient des merveilles. Les charpentiers travaillaient d’après des connaissances apprises au contact de leurs maîtres selon une transmission orale et un apprentissage sur le tas….Il n’ont laissé aucun document, aucun plan.

C'est la raison pour laquelle il est impossible aujourd'hui de dire exactement laquelle, parmi les centaines de maquettes connues, représente exactement tel ou tel bateau.

Vouloir décrire avec précision les navires de cette époque est un exercice presque aussi périlleux que de monter à leur bord et de vouloir prendre la mer. La documentation les concernant est rare et les quelques documents les représentant sont parfois erronés. Les représentations sont abondantes, mais les dessinateurs, les peintres et les graveurs des XVème et XVIème siècle étaient rarement des marins ou des charpentiers.

La plupart de ces artistes ont certainement vu des coques amarrées à quai ou à l'ancre. Ils ont eu le temps de les examiner. Ils ont observé les matures et les espars. Les peintres de cette époque ont rarement navigué avec les navires qu'ils ont représenté. Pour ce qui est de la navigation, de la position des voiles, certaines représentation sont des œuvres imaginaires qui ont surpris plus d’un marin. Sur certaines représentations, et sur des timbres récents, on trouve même des pavillons battant dans le sens contraire du vent....Les représentations d'époque sont donc parfois approximatives et d'une interprétation délicate.

Lors de son premier voyage vers ce qu'il a appelé les "Indes", Colomb à pris la mer avec trois navires différents :
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Le navire amiral, la Santa Maria, était une caraque, ce bâtiment est parfois cité comme une nef, ainsi que
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2 caravelles différentes dans leur formes, la Pinta et la Nina. La Pinta est une véritable caravelle et la Nina ressemble à une petite caraque. Les deux caravelles ont été fournies par le port de Palos où elles ont été vraisemblablement construites.

La Santa Maria était une caraque légère destinée au commerce. Elle appartenait à Juan de la Cosa. Elle a été fabriquée au nord de l'Espagne, en Galice ou à Santander, région spécialisée à l'époque dans la construction de ce genre de bâtiment. Dans les documents de l'époque la Niña est citée comme étant une caravelle latine et la Pinta est nommée "Carabela de Armada" ce qui signifie que ce bâtiment n'était pas seulement destiné au commerce, il pouvait également être envoyé au combat. La Pinta était manœuvrée par Martín Alonso Pinzón qui est connu comme un riche armateur mais aussi réputé pour sa bravoure au combat.

Dans son journal de bord Colomb a appelé la Santa Maria environ quatre-vingt fois une "nao", c'est à dire une "nef". Lorsqu'il cite les trois bateaux ensemble, il écrit "navios", c'est à dire en français "navires" et pris séparément il parle de "nao" ou de "carabela". Il n'a jamais écrit "tres carabelas"....Il a clairement distingué les trois bâtiments.

La Santa Maria a fait naufrage à Noël 1492. La description de cet événement est faite dans le livre de bord rédigé par Colomb. Il y fait clairement la distinction entre la Santa Maria, la nef, et les deux autres bâtiments qui sont cités comme étant des caravelles. Cette description est reprise dans les mêmes termes par Las Casas.

Le seul document connu qui mentionne trois caravelles, est l'instruction royale qui ordonne au port de Palos de mettre trois caravelles à la disposition de Colomb. Mais, dans un autre document adressé à Colomb, les souverains espagnols font état des fustes qu'il utilisera..... Les fustes sont des bâtiments longs et étroits qui allaient à la voile et à l'aviron, des galères munies des voiles, en quelque sorte. Ce n'est pas vraiment l'idéal pour traverser l'Atlantique.

Source: cristobal-colon.net