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La moralité chez l'homme: Une question de magnétisme. Par Aude Boivin Filion

En stimulant une région du cerveau droit située au-dessus de l'oreille, les scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont démontré qu'il était possible de limiter le jugement moral d'un individu.

Le jugement moral d'une personne est guidé par de nombreux éléments d'informations. Cette analyse repose évidemment sur des faits, mais aussi sur l'opinion qu'une personne se fait de la situation et de son contexte, par exemple.

Un juré, par exemple, peut se prononcer sur la gravité d'un crime en tenant compte des intentions de son auteur, de ses antécédents ou des conséquences de son acte, que celui-ci ait été commis volontairement ou non. L'analyse de ce juré reposera donc entre autres sur l'opinion qu'il se fait du crime et sur les règles morales.

C'est précisément cette faculté à émettre des jugements moraux que les scientifiques ont réussi à altérer. Les chercheurs ont perturbé l'activité des cellules de cette région, altérant ainsi les facultés qui y sont associées, en stimulant la région temporo-pariétale du cerveau à l'aide d'une stimulation magnétique.

L'étude parue dans le Proceedings of the National Academy of Sciences rapporte une expérience menée dans le laboratoire des scientifiques. Considérons deux situations pour mieux comprendre la modification de la moralité:
- un accident domestique a causé la mort d'un individu;
- un individu a volontairement mis du poison dans un verre, dans le but de tuer une personne (peu importe si elle en est décédée).

Une grande majorité des participants a jugé que la deuxième situation est plus grave que la première, à cause de sa préméditation du meurtre. Or, les individus dont le cerveau a été stimulé par magnétisme ont émis une tout autre opinion: la mort faisant suite à l'accident est devenue plus importante que les intentions du meurtrier.

Pour donner un sens à ces résultats, les scientifiques indiquent que les participants stimulés ont de la difficulté à juger une situation lorsque la conclusion de celle-ci ne repose pas sur la suite logique des intentions de son auteur. Par exemple, si la victime ne décède pas de l'empoisonnement prémédité.

Ceci expliquerait pourquoi les participants, à la suite d'une stimulation magnétique de leur cerveau, considèrent que la conséquence dramatique de l'accident domestique (la mort) est bien plus grave que les intentions du meurtrier, mal perçues par leur cerveau.