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Haiti : « Nous ne voulons plus de barbarie dans notre pays ! »

Lettre de protestation contre les brutalités policières dont a été victime la jeune comédienne Natacha Saintil

Document soumis à AlterPresse le 30 septembre 2008

Nous avons appris avec effarement, horreur et consternation les sévices subis par la comédienne Natacha Jeune Saintil le mercredi 24 septembre à 9h 30 du soir en son domicile à l’impasse Vainqueur, Canne à sucre, Carrefour de la part d’une escouade de policiers basés au commissariat de Carrefour (dit Oméga). La jeune comédienne ne faisait que protester contre le fait que ces policiers voulaient procéder à l’arrestation de son jeune frère en violation des prescrits de la constitution. Souffrante, saignant, les policiers agresseurs l’ont, ensuite, arrêtée et conduite au Commissariat de Carrefour sous le fallacieux prétexte qu’elle n’avait pas obtempéré à une « injonction policière » . Elle a été libérée vers les 9h du matin après qu’elle soit pratiquement obligée, pour sa survie, sans la présence de son avocat, de signer un papier spécifiant qu’elle ne poursuivrait pas les policiers agresseurs.

Les examens qu’elle a dû subir dans l’heure qui a suivi sa « libération » ont immédiatement révélé de graves lésions internes (éclatement d’un intestin) et des fractures au bassin nécessitant une intervention chirurgicale d’urgence. Transportée dans un centre de Médecins Sans Frontière, elle n’a eu la vie sauve que grâce à la diligence et au savoir-faire de ces médecins dévoués à la sauvegarde de la dignité humaine partout où les satrapes font la loi.

Dans une société si délabrée où le moindre souffle de vent, la moindre larme du ciel, emporte terre et vies humaines, nous ne saurions accepter que la santé physique et mentale d’un jeune talent soit détruite par les hordes de barbares infiltrés dans toutes nos institutions.

Nous demandons aux autorités judiciaires, à l’inspection générale de la police nationale, au premier ministre et ministre de la justice AI Mme Michèle D Pierre Louis, des mesures rapides afin que soient mis hors d’état de nuire à la fois les auteurs de cet acte de sauvagerie inouïe, auteurs facilement identifiables, ainsi que tous ceux qui, dans ce commissariat, ont refusé cette nuit, de porter assistance à une jeune femme en danger.

Gary Victor, écrivain

Kettly Mars, écrivain

Barbara Prézeau, plasticienne