Source: Radio Canada - Dimanche 12 décembre 2010
Le Canada, qui détient un étranger depuis plus de quatre ans sans parvenir à l'identifier, vient d'abandonner une piste qui aurait permis d'établir le pays d'origine du mystérieux sans-papiers et de l'expulser.
 |
| Jérome Walker ou Michael Gee? |
Il s'agit donc d'un retour à la case départ pour les autorités canadiennes. L'homme en question avait été arrêté en 2006 à Toronto avec une petite quantité de drogue sur lui. À l'époque, il disait qu'il était un citoyen américain et qu'il se nommait Jérôme Walker, une information démentie par les États-Unis.
Le Canada a tenté de l'expulser, mais les autorités ne sont pas parvenues à identifier le pays d'origine de l'homme dans la quarantaine. L'été dernier, l'inconnu a changé d'idée. Il dit maintenant s'appeler Michael Gee et venir d'Haïti. Or, l'Agence des services frontaliers du Canada a engagé un avocat haïtien qui n'a trouvé aucune trace d'un Michael Gee.
Pour les autorités, il s'agit d'une grande déception, parce qu'elles ne peuvent rien faire sans la collaboration du détenu. Cette semaine, l'homme n'a pas voulu parler à Radio-Canada. Il l'a cependant fait l'été dernier. « Moi, je n'ai pas tué. Seulement à cause des papiers, ils me gardent pendant quatre ans. Je crois que ce n'est pas humain », a-t-il affirmé il y a quelques mois.
À Ottawa, le ministre responsable de ce dossier n'a pas voulu formuler de commentaires, ni l'opposition libérale. De son côté, la députée néo-démocrate Olivia Chow croit qu'il devrait rester en détention. Cela coûte cependant 200 $ par jour aux contribuables.
"Joël Étienne, un avocat spécialisé en immigration, suggère plutôt de le relâcher et de le surveiller. « On ne peut pas maintenir une personne de façon indéfinie. Le faire devient une peine », dit-il.De son côté, le Canada refuse de le libérer, notamment parce que l'individu ne collabore pas assez avec les autorités du pays.