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Catastrophe Naturelle - Haiti: Séisme du 12 janvier 2010: l'approche du Dr. François Monsel

Un médecin urgentiste a effectué une mission en Haïti et souhaite y créer un dispensaire.

« Une leçon de vie »

C'est en indépendant que François Monsel, médecin urgentiste depuis dix-huit ans, habitant La Teste de Buch, s'est rendu ces derniers jours en Haïti, après le séisme du 12 janvier : « Je l'avoue, j'ai voulu passer par la voie officielle, mais entre les inscriptions sur Internet, le fait de savoir si on parlait anglais (!), je perdais mon temps. Ayant effectué d'autres missions humanitaires, j'ai pris des billets d'avion et avec un ami, Yves Coer, aide-soignant, nous sommes partis...»

Une souffrance absolue.

C'est une « hallucination » qui attendait le médecin à son arrivée à Port-au-Prince : « Imaginez un chantier à ciel ouvert d'une ville grande comme Bordeaux. Avec des morts encore enfouis sous terre ! Tout de suite, nous nous sommes rendus sous les tentes qui servent d'hôpital et mon travail d'urgentiste a commencé. Des pathologies effrayantes qu'il a fallu soigner, opérer, avec les moyens à notre disposition. Tous les jours, trois cents personnes attendent devant l'hôpital...»

« Une souffrance absolue », tel sont les mots de François Monsel pour décrire ce qu'il a vu : « Et malgré cela, malgré la détresse des Haïtiens, leur dignité. Nous avons souvent opéré des adultes sans anesthésie. Ils reçoivent les soins avec le sourire, nous n'entendons qu'un murmure de prières... J'ai mis au monde un bébé. Je revois le sourire de la maman, qui vivait près de sa maison détruite, sur une natte, dans la rue ! Une leçon de vie... »

Créer un dispensaire

Pour le médecin, rentré il y a juste quelques jours, les vraies difficultés ne font que commencer. « Ce pays a besoin de tout, les Haïtiens n'ont rien. Il faut les inonder d'aides. »

Une question taraude François Monsel : « Vous savez, les médecins sont de moins en moins nombreux là-bas. Et il est urgent de continuer à s'occuper d'eux médicalement. Les maladies type paludisme, diarrhée, dengue arrivent et c'est maintenant que l'on a besoin de nous. »

Lui-même va repartir : « Je suis en relation avec le frère Franklin Armand, (NDLR. une figure religieuse en Haïti) et je sais que les besoins sont pressants. Mon intention serait d'ouvrir un dispensaire sur le plateau de Hinche. Des tentes de réfugiés ont été installées dans un camp mis en place par la France et des ONG, à 100 kilomètres au nord de Port-au-Prince. »

D'où cet appel lancé par le médecin : « Nous pourrions faire une rotation à raison d'un mois chacun afin d'occuper les douze mois de l'année. Il faudrait des médecins certes, mais tous les bénévoles pouvant aussi donner un peu de leur temps... C'est une goutte d'eau, mais qui, ajoutée à d'autres... »