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Biographie - Le Père ALBERT SAINT-CLAIR

Mots-clés: Père Albert Saint-Clair
Né à Cayenne, le 23 novembre 1853, le jeune Albert Saint-Clair se fit remarquer de bonne heure par les heureuses dispositions de son caractère, et aussi par sa piété et son amour du travail.
Orphelin dès l'âge de 5 ans, il fut élevé avec grand soin par sa tante maternelle, que nos Pères de Cayenne tenaient en grande estime et que lui-même aima à l'égal d'une mère.
Puis, comme tous les enfants de son âge, il fréquenta les cours de l'école primaire, et déjà bien apprécié de ses maîtres, il se vit appelé à prendre rang parmi les enfants de choeur, pour le chant des offices et le service des messes.
Il avait des dispositions particulières pour la musique. Tout jeune enfant, il étudiait le piano et il aimait à dire que sa tante devait le mettre sur ses, genoux, pour qu'il fut à la hauteur du clavier.
A 9 ans, les petits succès d'Albert dans les classes lui valurent son entrée au collège de Cayenne, dirigé par les Frères de La Mennais.

Il part pour la France le 29 avril 1865. Sa tante et le Père Guyodo l'avaient confié à Soeur Sidonie, qui devait le conduire à Toulon, puis à Paris, et de là, à N.-D. de Langonnet, pour y faire ses études.
Il y arriva le 3 juillet 1865. Quelques mois plus tard, il y faisait sa première communion, le ler novembre 1865 et pour les fêtes de Noël de la même année, il était reçu Postulant Scolastique.
Albert Saint-Clair à la fin de ses études secondaires en juillet 1872 eut la faveur d'émettre en privé ses premiers voeux de religion.

M. Saint-Clair entra au Grand Scolasticat, alors à N.-D. de Langonnet, en septembre 1872.
Tout en suivant les cours de philosophie et de théologie, vu ses aptitudes spéciales pour la musique, il eut pour fonction de diriger la préparation des chants liturgiques.
En septembre 1876, M. Saint-Clair alla à Chevillv faire son Noviciat.
Il fut ordonné Sous-Diacre et Diacre à Chevilly et le 23 décembre 1876, il recevait l'Onction sacerdotale, avec les confrères de son année, dans la chapelle de la Maison-Mère
Le dimanche 26 août, en la Fête du St Coeur de Marie, il faisait sa Profession religieuse. Le lendemain il recevait son obédience pour St-Martial d'Haïti.

Il arriva à Port-au-Prince le 14 octobre 1877, débarqua et fut chargé au Petit Séminaire de la 5e. Il lui échut encore en partage plusieurs classes de musique vocale et instrumentale, de nombreuses confessions an collège et au dehors, la rédaction du journal, des procès-verbaux des Conseils et Chapitres de la Communauté et l'aumônerie d'un Externat des Soeurs de St-Joseph.
Plus tard, le Père Saint-Clair prit la classe de 4ème sans rien retrancher de ses autres occupations.
De 1882 à juillet 1886, il fut professeur de rhétorique et de philosophie
Il eut, comme Vice-Préfet de discipline, de 1884 à 1888, puis comme Préfet, de 1888 à la fin de 1892, et de 1901 à 1904, une part active à la direction générale du Petit Séminaire.
Ces fonctions nombreuses et difficiles n'absorbaient pourtant pas l'infatigable activité du P. Saint-Clair. Il fut, peu après son arrivée, chargé du théâtre et de la musique instrumentale. Il eut à ce titre, toute une période de gloire, celle où son jeune orchestre de collégiens rivalisait d'ardeur avec la brillante fanfare du Palais, habilement dirigée par un de ses amis, ancien élève du Conservatoire, le Général Occide Jeanty.

En août 1889, après 17 ans d'absence, il put s'embarquer pour Cayenne. Il fut particulièrement heureux de rencontrer à Cayenne, beaucoup des anciens Pères qu'il avait connus tout enfant, et à qui il devait sa vocation et son entrée dans la Congrégation. Toute sa vie il garda un culte spécial au R. P. Emonet et P. Guyodo, de si sainte mémoire.
A son second retour de Cayenne, en 1895, époque où des nécessités de famille, des influences diverses, essayèrent de le retenir en son pays, le P. Saint-Clair fut nommé économe du Petit Séminaire. Il garda cette charge jusqu'au déclin de ses jours en février 1904.

Cependant avec le travail et les années, le P. Saint-Clair sentait son activité et ses forces aller diminuant. Depuis 1904, il vivait même dans une sorte de retraite, très 1aborieuse parfois, il est vrai, occupé de la direction de la musique et du chant au dedans, et chargé, au dehors, des démarches plus délicates près des autorités.
Plus tard, sur la fin de 1906, et de l'avis du docteur, il dut monter à Pétionville, où il passa trois mois dans le repos absolu, la fraîcheur et l'observance d'un traitement que sa nature créole lui faisait souvent battre en brèche. Quand il revint au Séminaire, il sembla reposé, mais son état ne s'était guère modifié.

Le dimanche 8 novembre 1906, vers midi et demi, le P. Saint-Clair était frappé d'apoplexie.
Le lendemain lundi, vers 4 heures et demie du matin, il sembla avoir quelque peine à s'exprimer; et on jugea prudent de lui donner les derniers sacrements.
La journée cependant fut assez bonne, et donna quelque espoir de rétablissement.
Le mardi, le mieux de la veille s'accentua d'abord, mais vers le soir, l'état du malade s'aggrava, et dans la nuit, à 11 heures, il cessa de donner signe de connaissance.
Il expira vers 4 h. 20, le mercredi matin, 11 novembre 1908, au moment où trois de ses confrères venaient de terminer la messe qu'ils avaient dite à son intention, et où trois autres montaient à leur tour à l'autel.
Les obsèques eurent lieu le soir même. Mgr Pouplard, curé de la cathédrale de Port-au-Prince, avait offert au P. Supérieur de les célébrer dans son église car la chapelle du Séminaire eût été beaucoup trop petite pour la foule des amis désireux de rendre leurs hommages au cher défunt.
Rarement membre de la Congrégation aura eu des funérailles aussi magnifiques et aussi touchantes que celles faites à ce cher confrère, brusquement emporté par une attaque d'apoplexie, au Collège de St-Martial, son unique champ d'action durant ses trente années de vie religieuse.
Toutes les autorités de la ville, tous les rangs de la société de Port-au-Prince se trouvaient réunis, confondus dans la foule immense et recueillie, venue pour prier auprès de sa dépouille ; et tout ce que le Séminaire compte d'anciens élèves on d'amis avait voulu, par sa présence, dire sa reconnaissance au religieux disparu. Il ne les avait pas aimés en vain!