Le personnage historique
Les mentions écrites les plus anciennes de saint Martial datent du début du Moyen Age. Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont du Ve siècle, affirme que Augustoritum reçut Martial comme évêque ; le célèbre Grégoire de Tours l’évoque dans son Historia Francorum (Histoire des Francs). On sait que le premier évêque fut inhumé dans le cimetière situé près de la via Agrippa. Dans les années 1960, des fouilles furent effectuées à Limoges sur l'emplacement de l'ancienne abbaye Saint-Martial, le tombeau de saint Martial fut découvert ainsi qu'une mosaïque du Haut-Empire témoignant de l'importance du personnage inhumé. Les autres récits ne peuvent être prouvés scientifiquement et ne doivent être pris qu’avec prudence.
Saint-Martial reçoit la croix pastorale de St. Pierre |
Sur son tombeau fut construit au début du Moyen Âge une abbaye, étape sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'abbatiale romane dédiée au Sauveur était une des plus belles églises du Sud de la France. La bibliothèque des moines, en grande partie conservée à la Bibliothèque nationale, est d'une grande richesse, les enluminures des manuscrits sont de magnifiques témoins de l'art roman. Les émaux qui y étaient produits eurent une renommée immense dans l'Occident chrétien. Le culte de saint Martial se perpétue encore aujourd'hui lors des ostensions septennales (les prochaines auront lieu en 2009).
La légende
Il est intéressant de suivre l’histoire hagiographique du premier évêque de Limoges. Elle fut élaborée entre le IXe et le XIe siècle, l'hagiographie la plus élaborée est la Vita prolixior composée par l'un des moines les plus célèbres de l'abbaye Saint-Martial de Limoges, Adémar de Chabannes.
« Martial vécut au temps de Jésus et le suivit avec sa famille dès sa plus tendre enfance. Il reçut le baptême dans les eaux du Jourdain. Jésus prit pour exemple le petit Martial en prononçant ses paroles : « si vous ne vous rendez pas semblables à cet enfant, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux » (Mathieu XVIII,3). Martial est le petit garçon qui apporta les poissons lors de la multiplication des pains dans le désert. Il suivit le Christ jusqu’à Jérusalem où il servit lors de la Cène. Auparavant, Jésus aurait demandé à saint Pierre d’envoyer Martial en Gaule. Avec deux compagnons Alpinien et Austriclinien, Martial, le bâton de saint Pierre à la main partit évangéliser le peuple des Lémovices. Sur le chemin, Austriclinien mourut – on ne sait de quoi – Martial prit son bâton et toucha son compagnon défunt qui ressuscita. Il entra sur la terre du Limousin par Toulx, il y guérit une possédée qui était la fille d’Arnulfus ainsi qu'un jeune garçon, le fils de Nerva, qui allait périr étouffé ; les habitants, devant les miracles accomplis, se convertirent.
Saint-Martial guérit le fils d'Arnulfus |
Tombe de Saint-Martial dans l'église de St. Michel des lions Limoges, France |