Les deux religions s'équilibrent sur l'ensemble du continent. Elles ont connu un fort développementau cours du siècle dernier, révèle une vaste étude américaine (1).
400 à 500 millions. C'est le nombre de fidèles que peuvent revendiquer, chacun, l'islam et le christianisme. Si l'on prend en compte l'ensemble de l'Afrique, il y a à peu près autant de musulmans que de chrétiens sur une population totale d'environ un milliard d'habitants (contre environ 200 millions d'habitants il y a un siècle).
En Afrique subsaharienne, le nombre de musulmans est passé de 11 millions en 1900 à 234 millions en 2010. Les chrétiens ont progressé encore plus rapidement, passant de 7 millions à 470 millions. Géographiquement, le nord de l'Afrique est massivement musulman et le sud majoritairement chrétien.
La zone de rencontre, note l'étude, se situe au milieu du continent, « sur une ligne qui va de la Somalie au Sénégal ». Aux yeux des experts, « cette zone est une faille religieuse sensible où sont intervenues les premières attaques d'Al-Qaida, comme l'explosion des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, en 1998, et, plus récemment, les conflits ethniques du Nigeria ».
Le grand degré de tolérance que les Africains, musulmans ou chrétiens, ont les uns vis-à-vis des autres, apparaît néanmoins dans l'étude. C'est une « chose surprenante » même si l'étude estime qu'il « ne faut pas rosir » la situation. Au Tchad, à la frontière soudanaise où sévit la guerre du Darfour, « 70 % des chrétiens voient les musulmans comme violents alors que seulement 16 % des musulmans voient les chrétiens comme étant violents ».
Le nombre d'animistes diminue mais en même temps, notent les enquêteurs, « les croyances et pratiques religieuses traditionnelles continuent d'être adoptées par un grand nombre de musulmans comme de chrétiens ».
(1) Étude du Pew Research Center menée auprès de 25 000 Africains, interrogés dans 19 pays entre décembre 2008 et avril 2009.